Naissance de la Gauche d’Opposition, laboratoire de réflexion du Front de Gauche.

 

Texte fondateur de la Gauche d’Opposition 

 

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L’actualité est des plus moroses. Nous ne pouvons le nier. La politique austéritaire et néolibérale du gouvernement socialiste n’a de cesse de démoraliser le peuple de gauche et entraine irrémédiablement le pays vers la crise sociale.

En cette période, où à chaque instant tout peut basculer, une force de gauche radicale et de rupture avec les recettes néolibérales apparait de plus en plus nécessaire. Seule elle peut réussir à canaliser les colères et leur donner une réalisation concrète qui va dans le sens de la liberté, de la solidarité et du bonheur humain.

Cette force, nous le croyons, elle est aujourd’hui incarnée par l’expérience du Front de Gauche.

Cette alliance de la gauche radicale constitue une opportunité démocratique pour le peuple français. Grâce à elle, il n’est pas destiné à se donner au parti de la haine de l’autre ou à ceux qui collaborent à la mondialisation libérale.

Le Front de Gauche est donc notre bien politique le plus cher. Nous devons l’utiliser dans un but précis : rompre avec le néolibéralisme et construire une société démocratique où l’humain d’abord est au centre de toutes les décisions collectives. Cela passe donc par une rupture avec les dogmes du passé.

Le Front de Gauche est sur la bonne voie. Il est inspiré lorsqu’il fait siennes les propositions issues de l’écosocialisme. Concevoir que l’humain est indissociable de son environnement est un des plus beaux enseignements que la gauche a pu tirer de ses expériences passées et une des plus belles justifications de l’existence de l’intérêt général et de la nécessité de dégager des biens communs.

Malgré un programme novateur et juste et une ambition claire traduite par un score intéressant en 2012, le Front de Gauche ne semble aujourd’hui toujours pas capable d’être en tête et ainsi être en mesure d’initier la révolution citoyenne.

De ce constat, il apparait nécessaire d’enclencher une nouvelle dynamique. Des auteurs ou des économistes comme Aurelien Bernier et Jacques Sapir donnent quelques clés pour expliquer notre stagnation, mais également des solutions pour en sortir. Car disons-le, nous ne pouvons pas nous contenter de témoigner. Nous devons agir. Et nous devons agir vite.

C’est à partir de ces différents enseignements que nous prenons l’initiative de créer la Gauche d’Opposition. Ce groupe de pensées et de débats, regroupant des personnes encartées dans des partis et des sympathisants plus ou moins proche du Front de Gauche, doit permettre de pousser ce dernier à rompre avec ses tabous et donc d’assumer enfin son leadership à gauche.

La Gauche d’Opposition, par différentes tribunes, évènements, documents d’éducation populaire doit venir aider le Front de Gauche à défendre dans toutes ses campagnes électorales la reconquête de la souveraineté populaire, la désobéissance européenne et un protectionnisme de gauche.

Car c’est ce triptyque qui permettra au Front de Gauche de gagner électoralement et d’appliquer le programme l’Humain d’abord dans son ensemble c’est-à-dire rendre plus démocratiques la république et l’économie et engager la nécessaire transition écologique et sociale.

La souveraineté populaire, la désobéissance européenne et un protectionnisme ne sont pas des fins en soi. Pour nous, ils ne constituent aucunement l’aboutissement de notre projet politique. Mais nous les prenons pour ce qu’ils sont, des méthodes d’actions. Car seule leur application combinée permettra de sortir le peuple français de la mondialisation néolibérale et d’en finir avec la confiscation démocratique de sa destinée.

Nous défendons la souveraineté populaire, car elle est le préalable à tout choix démocratique. Nous refusons d’oublier Jaurès qui nous enseignait qu’un peu d’internationalisme écartait de la nation, mais que beaucoup y ramène toujours. La nation permet au peuple de choisir collectivement sa destinée. Elle est, pour la gauche, le préalable et le synonyme de la démocratie et de la république. Or, le programme du Front de Gauche ne pourra jamais s’appliquer sans un soutien populaire clair et affirmé. C’est pourquoi il faut en finir avec ce tabou de la nation française. Car aujourd’hui les peuples n’ont pas disparu. Ils sont le seul cadre de légitimité démocratique que l’on connait. Et c’est en y retournant que nous pourrons apaiser les relations internationales et internes.

Mais le projet du Front de Gauche doit également assumer clairement la désobéissance européenne. Aujourd’hui, l’Union européenne n’a rien d’un espace démocratique et il n’existe en son sein aucune prémice d’Europe sociale. Elle est devenue uniquement le temple de cette nouvelle religion qu’est le néolibéralisme.

La construction européenne a permis de supprimer la souveraineté populaire pour empêcher les peuples de choisir démocratiquement une voie différente. Nous ne pouvons accepter cette confiscation. C’est pourquoi il faut assumer la rupture avec le cadre juridique de l’Union européenne et son arme économique, l’Euro.

Nous ne pourrons pas changer l’Europe de l’intérieur. Comme l’ancien régime n’était pas réformable en 1789. Les traités sont devenus des lois fondamentales intouchables au service du marché. Le traité de Lisbonne nécessite l’unanimité de 28 pays ne serait ce que pour le plus simple amendement. Or ce n’est pas mentir que de dire qu’un gouvernement du Front de Gauche ne réussira pas à convaincre l’ensemble des pays européens. Ainsi, de facto, vouloir modifier l’Union européenne signifie tout simplement la quitter. Et c’est justement parce que la France du Front de Gauche assumera cette rupture qu’elle deviendra leader dans l’Europe de demain pour la construction d’un nouveau cadre européen au service de l’émancipation sociale.

Et c’est pour cette même raison qu’il faut assumer de dire que nous ne réussirons surement pas à modifier l’euro et la BCE. Rien ne nous empêche d’essayer. Mais nous ne pouvons ignorer qu’une victoire électorale du Front de Gauche rendra les marchés offensifs contre la France. Ainsi, il faudra agir vite, très vite. Ce qui rend impossible le scénario actuellement parfois défendu de prendre à témoin le peuple des difficultés par référendum. Nous devons être sincères avec le peuple pour être efficaces. C’est pour cela que dans nos campagnes électorales, GO poussera à ce que les porte-paroles du Front de Gauche assument clairement la possibilité de la sortie de l’Euro. Les Français pourront ainsi valider a priori ce choix politique et nous pourrons l’appliquer si nécessaire.

La troisième méthode pour arriver à une société qui fait sien l’humain d’abord, c’est le protectionnisme. Nous ne nions pas qu’il existe un protectionnisme de droite qui permet à un patronat national d’exploiter sans contraintes extérieures ses propres compatriotes. Mais nous ne pouvons ignorer que le néolibéralisme se construit aujourd’hui surtout par et pour le libre échange. Nous ne pourrons pas agir rapidement et concrètement pour de nouveaux droits sociaux si nous laissons nos frontières ouvertes à tous les produits extérieurs sans contrepartie, qu’ils soient allemands, chinois, américains et que les capitaux peuvent continuer leur mouvement librement.

Assumons qu’il existe un protectionnisme de Gauche et qu’il est partie intégrante de notre projet politique.

Nous devons maitriser nos échanges pour pouvoir organiser notre marché intérieur et par la suite définir des accords avec les peuples étrangers pour que ces flux ne soient ni destructeur de notre écosystème ni la source d’un dumping social dont les populations sont toujours la victime.

En acceptant et en se faisant héraut de ces trois notions, le Front de Gauche gagnera dans les couches populaires la crédibilité  qui lui manque encore aujourd’hui pour être en tête de la gauche. En appliquant ces trois méthodes dans un but d’émancipation humaine, alors le Front de Gauche réussira. Et cette réussite ne sera pas stérile comme la victoire de 1981. Cela ne sera pas une révolution perdue. Notre projet sera notre réalité. Et c’est pour que cette réalité ne soit pas qu’un rêve oublié que la Gauche d’Opposition nait aujourd’hui.

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